de disette et d’assurer aux habitants la vente, sur les lieux mêmes, de l’excédant de leurs récoltes.
« Tous ces résultats », comme nous le disions dans les Chroniques de 1877, « sont dus en grande partie à l’esprit d’entreprise de la compagnie du Saint-Laurent qui fait ses profits en même temps qu’elle ouvre à la province de nouveaux débouchés et de nouvelles voies de commerce. Sans elle le Saguenay serait encore une terre à peu près inconnue et ses champs resteraient stériles ; elle a fait plus que les fertiliser, puisqu’elle leur a donné l’écoulement nécessaire en leur ouvrant le monde extérieur et en retenant le colon sur ses terres par la certitude de pouvoir toucher le prix de ses travaux. Dans quelques années d’ici, lorsque l’admirable vallée du lac Saint-Jean sera reliée à celle du Saint-Maurice, qu’elle sera mise en communication directe par terre avec la capitale et que sa population sera presque doublée, les jeunes cultivateurs d’alors, entendant parler des pénibles commencements du Saguenay, des disettes fréquentes des premiers temps et des amers découragements qui, bien des fois, chassèrent de leurs foyers les aventureux colons de 1845, aimeront peut être à savoir quand et comment le Saguenay commença à s’affranchir de sa misère, qu’elle fut l’origine de sa fortune, qu’elle fut la première voie ouverte devant lui, celle qui le mit en rapport avec le reste de la province en lui révélant à lui-même sa propre richesse. C’est alors que les quelques lignes que