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faible rendement des bleuets qui, en 1879, ne fut que de la moitié de celui des deux années précédentes. Mais, sous les autres rapports, la quantité de fret transportée avait été plus considérable.

Nous ne voulons pas insister davantage sur ces chiffres ; ce qu’il importe, c’est de constater les résultats généraux, comme nous venons de le faire sommairement ; ce qu’il importe, c’est de signaler jusqu’à quel point la compagnie des Remorqueurs du Saint-Laurent a été pour le Saguenay un instrument de développement, le seul qu’il ait eu depuis des années de se mettre en communication régulière avec la ville, de lui envoyer ses produits et d’en tirer rapidement ses échanges. Aussi, quelle différence, dans le mouvement commercial, entre le Saguenay d’aujourd’hui et celui d’il y a douze ans ! Alors, tout se faisait un peu comme dans les temps primitifs ; on ne voyait d’argent nulle part ; on échangeait simplement des produits contre des produits ; les colons n’avaient d’autre marché que les chantiers des MM. Price ; aujourd’hui ils envoient des milliers d’animaux tous les ans aux marchés de la ville ; en 1877, il était expédié de Chicoutimi et de la Grande Baie jusqu’à deux mille bœufs pour Québec, et l’on s’attendait à voir doubler ce nombre l’année suivante. Le commerce des grains, d’autre part, avait pris de telles proportions qu’il était question d’ériger des entrepôts pour l’emmagasinage des céréales, ce qui aurait eu pour double effet d’établir une réserve pour les temps