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Qui ne se rappelle le temps où la compagnie des Remorqueurs n’avait qu’un seul bateau, le tranquille et modeste Clyde, pour faire le service que font aujourd’hui quatre fois par semaine les élégants et rapides Saint-Laurent et Saguenay ? Cela ne remonte pas à plus de douze ans, à l’année 1868. C’est à cette époque que M. McGreevy, président de la compagnie, homme d’entreprise et d’exécution, comprenant qu’avec un seul bateau la compagnie ne pourrait jamais avoir un champ d’action convenable, essaya de l’étendre et finit par pouvoir faire une combinaison avec toutes les autres compagnies de remorqueurs, combinaison qui dura jusqu’en 1876 et qui porta, pour l’année 1870, la première de son exercice, le chiffre des affaires à $346,056. Mais ce n’était pas tout. Dès son installation à la présidence, M. McGreevy, agissant en conformité de vues avec son collègue, M. Chabot, et le secrétaire de la compagnie, M. Gaboury, avait cru indispensable de changer le mode d’opérations de la compagnie et de demander à la Législature de nouveaux pouvoirs qui l’autorisassent à transporter des passagers dans toute la Province. Ces pouvoirs, elle les obtint et tel fut le point de départ de la ligne régulière des bateaux que nous voyons arrêter chaque année à tous les ports du sud, jusqu’à la Rivière-du Loup et à tous les ports du nord, jusqu’à Chicoutimi.

En 1872, la compagnie Saint-Laurent acheta le bateau Union que la « Canadian Navigation Company »