rivière. Entre la rivière au Cochon et la grande Décharge se trouve la dune la plus élevée du bassin, pour la bonne raison que cette dune a été formée par le sable que charroyait la Péribonca depuis l’origine du « grand » Lac. Les rochers entre la rivière au Cochon et la rivière à la Pipe ont retenu le sable et l’alluvion de l’ancien dépôt, les ont empêchés d’être mangés par le Lac, tandis qu’au contraire l’alluvion de la Chamouchouane et de la Mistassini est librement chassée dans le Lac, parce qu’elle ne rencontre pas de rochers qui fassent obstacle à son cours et la retiennent.
III
La crevasse qui s’est faite tout à coup dans les montagnes en donnant naissance à la rivière Saguenay, n’a pas été, on le pense bien, un coup de ciseau délicat. Œuvre de violence, elle renferme tous les désordres ; elle est pleine d’abîmes inattendus, de chocs, de résistances et de spasmes produits dans les entrailles de ce sol brusquement frappées ; sa profondeur varie infiniment, suivant une foule de circonstances locales ou fugitives, et sa marche a été des plus irrégulières. Cependant, on peut constater et marquer jusqu’à un certain point des degrés dans la violence du cataclysme ; son intensité n’a pas été toujours égale, et elle a diminué assez graduellement,