Quelques hommes seulement, esprits studieux, avaient retenu de nos vieux auteurs certains renseignements assez vagues et assez imparfaits, tels que ceux pris dans Johannes de Laet, Champlain et Charlevoix qui, tous, parlent du Saguenay et le décrivent en général, d’après les rapports des Indiens, comme un pays aride et montagneux, couvert de neiges perpétuelles et d’un aspect effroyable. Mais ces descriptions, vraies pour certains endroits à la physionomie farouche, étaient évidemment inspirées par les craintes des Indiens désireux de refroidir le zèle des explorateurs de qui ils redoutaient l’usurpation de leurs terrains de chasse. Les récits des traiteurs étaient également marqués au coin d’une crainte analogue ; ils n’avaient nul désir d’encourager l’établissement ou la compétition de nouveaux-venus dans les retraites où ils trafiquaient des fourrures, en les faisant connaître trop exactement au dehors. Mais le voile allait être entr’ouvert et le mystère disparaître.
Lord Dalhousie, alors gouverneur du Canada, avait apporté son propre concours au mouvement d’attention qui tournait les esprits du côté du domaine public ignoré, et il en était résulté la nomination d’un comité permanent que M. Stewart fut appelé à présider. L’expédition au Lac Saint-Jean fut divisée en trois partis ; le premier, comprenant M. Bouchette, député arpenteur-général de la province, M. W. Davies et le lieutenant Gouldie, du 66e régiment ; le deuxième,