petit dans les ravins et les cours d’eau ; cette terre marche toujours, même après le retrait des eaux du Lac, et le travail qui se fait en elle, visible à tous les yeux, sert merveilleusement l’intelligence de l’observateur et lui dévoile le phénomène dans toute sa clarté.
Le chemin public, pratiqué à travers un pays où se multiplient les accidents de terrain, en a tout le pittoresque et les inconvénients. Il faut monter et descendre à toute heure des côtes qui n’en finissent plus, être aveuglé et étouffé à la fois par un sable brûlant, ou bien entendre l’odieux bourdonnement de cent maringouins et sentir la cuisante piqûre de vingt moustiques altérées de sang ; mais enfin, avec un bon cheval et beaucoup de résignation, il ne faut pas plus de deux heures pour aller d’Hébertville à Saint-Jérôme, la première des paroisses situées sur le lac Saint-Jean, et dont pas une n’a encore plus de quinze ou seize ans d’existence.
C’est en 1861 que les premiers colons vinrent à Saint-Jérôme, et jusqu’en 1865, il n’y eut que quatre ou cinq familles éparses sur le rivage du Lac ; ces premiers colons s’appelaient Jean Maurice Saint-Onge, Jules Boivin, Germain Morin et Alexandre Boily. En 1865, d’autres arrivèrent, et leur nombre s’était tellement accru trois ans après que l’archevêque jugea à propos de leur donner un missionnaire. Ce missionnaire fut l’abbé N. H. Constantin qui, à