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est que le vent de nord-est n’arrive dans l’intérieur du pays qu’après avoir franchi un rempart de montagnes où il se dépouille des vapeurs dont il était chargé.

Le Lac étant abrité ainsi des deux côtés, le climat y est comparativement doux. Il est aussi bien moins variable, plus réglé que dans le reste de la province ; c’est ce qu’attestent les observations météorologiques faites à différents intervalles et les tableaux de comparaison dressés par les arpenteurs qui en ont fait une étude spéciale. Les chaleurs et les pluies n’y sont pas excessives comme dans la plus grande partie du district de Québec ; en un mot, le bassin du lac Saint-Jean est placé dans les circonstances climatériques les plus favorables pour la culture de tous les grains qu’on récolte généralement dans nos campagnes. Le blé d’automne, dont on a fait l’essai récemment, y vient fort bien, et de mieux en mieux, à mesure qu’on avance vers l’ouest.

M. John Sullivan, arpenteur, rapporte que l’orge et le blé du lac Saint-Jean étaient, en 1873, les plus beaux qu’il eût jamais vus ; la feuille de la patate y était encore verte dans la dernière quinzaine d’octobre, ce qui prouve que le climat de la vallée est favorable aux céréales et aux plantes potagères. Du reste, c’est un fait connu que le blé du Lac Saint-Jean est supérieur même à celui de la province d’Ontario. Presque tous les ans les colons ont un excédant de production, mais ils peuvent difficile-