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qu’à six et sept pieds de longueur, qui exerce un terrible brigandage dans le Lac, toujours à l’affût de quelque proie, et qui saisit sans façon les pieds des nageurs qui se hasardent au large, en leur faisant de remarquables blessures… La voilà enfin, exposée à nos regards, cette petite mer songeuse au fond de sa large et féconde vallée qui nous attire et nous invite à la parcourir en tous sens, à venir faire la preuve de tout ce qu’on a promis en son nom et à reconnaître s’il existe vraiment, sous de pareilles latitudes, une terre privilégiée qui puisse devenir plus tard un des grands centres de population du nord de la province. Partons donc pour cette nouvelle campagne ; allons reconnaître la vallée du Lac, faisons-en le tour, et voyons ce qu’elle réserve aux colons par ce qu’ont pu y faire déjà en moins de vingt ans les colons actuels, tout en remarquant d’avance que les plus fertiles parties de la vallée ne sont pas encore, pour la plupart, ouvertes à la colonisation.


II


Le lac Saint-Jean, appelé par les Indiens « Peaguagomi, » qui signifie « lac plat, » est situé dans une immense vallée et est le réservoir de plusieurs grandes rivières, dont quelques-unes prennent leur source dans les hauteurs qui séparent le territoire de la baie d’Hudson de celui de la province de Québec. Il est