regard, les ondulations du sol renaissent et des coteaux verdoyants, couverts de splendides moissons, étalent avec orgueil leur chevelure d’épis.
Partout la campagne est inondée de riches produits, ou bien revêtue d’une flottante toison de feuillage qu’épandent sur elle de vigoureux bouquets d’arbres aux nuances variées. L’aspect des champs chargés de leurs richesses et des collines se mirant dans les eaux blanches du lac Kenogamichiche est enchanteur par un jour de fin d’été, alors que la moisson jaunissante a acquis toute sa vigueur et tout son éclat. Les montagnes et les maisons apparaissent renversées dans les profondeurs du lac ; les coteaux forment une lisière inégale, mais pleine d’harmonie ; la terre soulevée, puis affaissée, apparaît en maint endroit sous forme de mamelon, de monticules, ou de gorges finement découpées qui renferment les trésors du colon ; enfin, toute cette campagne a dans son ensemble une grâce aisée, une harmonie délicate et douce qui produisent dans l’esprit une impression suave, qui lui apportent un charme d’autant plus agréable qu’il n’a guère été habitué jusque là qu’aux grands, sauvages, et quelquefois terrifiants spectacles.
Une étroite langue de terre, couronnée d’un dôme de feuillage, sépare le lac Kenogamichiche du lac « Vert, » en indien Kashukikéomi, « Lac Limpide, » nom qui lui a été donné à cause de la transparence