situés au sud du lac Kenogami, font aussi partie du haut Saguenay ; mais nous ne pouvons que les mentionner, attendu qu’ils n’existent guère encore que nominalement, la terre dans cette partie du pays étant généralement impropre à la culture. Il ne nous reste donc qu’à poursuivre notre route en suivant le grand chemin de colonisation qui mène de Chicoutimi aux dernières limites des terres défrichées, sur la rive occidentale du lac Saint-Jean : ce chemin, c’est le chemin Kenogami, l’un des plus beaux de la province, comme nous avons pris occasion de le dire.
Avant que ce chemin n’existât, on ne pouvait aller de Chicoutimi au lac Saint-Jean que par eau, en suivant la rivière Chicoutimi dont la navigation est difficile et embarrassée, puis le lac Kenogami, le lac Kenogamichiche, et enfin la Belle Rivière qui débouche dans le lac Saint-Jean après des détours innombrables, des écarts brusques et précipités qui font ressembler sa course à une fuite et renouvellent à chaque instant l’inattendu, au milieu du paysage le plus étrange qu’il soit donné de voir dans ce pays étrange entre tous.
Si l’on veut abréger quelque peu sa route, on pourra se rendre directement de Chicoutimi à Saint-Dominique, et de là gagner le grand chemin de colonisation, à l’extrémité ouest du Grand-Brûlé, par un autre chemin qui suit à peu près le cours de la petite rivière au Sable, entre le lac Kenogami et la