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table monument, dans l’acception artistique de ce mot, si on peut lui apporter les embellissements et la perfection que fait pressentir sa physionomie actuelle. On en évalue le coût, une fois terminée, à quatre-vingt mille dollars ; mais il serait dommage de s’arrêter en si bon chemin et ne pas se rendre jusqu’à cent mille dollars, d’autant plus qu’il y a déjà la moitié de cette somme de dépensée. On remarque que le clocher de l’église est quelque peu incliné en avant ; cela a été fait à dessein, sur le conseil même de l’évêque, afin de permettre au clocher de mieux résister aux violents efforts du vent de nord-ouest qui parfois fond sur Chicoutimi comme un ouragan. Deux magnifiques tableaux, placés de chaque côté du chœur, sont jusqu’à présent le plus bel ornement de la nouvelle église. Ce sont des copies de Murillo représentant, l’une, la naissance du Christ, l’autre, l’apparition de la Vierge, qui ont été offertes par M. William Price, le représentant du comté de Chicoutimi à l’Assemblée Législative.[1]

Chicoutimi possède de plus un couvent qui date de 1863, et dont la première destination était une salle publique. Il est dirigé par les Sœurs du Bon Pasteur et porte, depuis deux ans, le nom d’académie. Les Sœurs sont au nombre de six et ont sous leur contrôle une moyenne de soixante-dix élèves, dont vingt-cinq pensionnaires. Le prix de la pension et de

  1. M. W. Price est mort depuis, au mois de juin, 1880, universellement regretté de tous ceux qui ont connu combien sa générosité était grande.