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lumière électrique. M. Price, père, n’y passait jamais qu’à cheval, ce qui ne veut pas dire que les travailleurs des chantiers y allassent invariablement en voiture. Les chemins qui sillonnent aujourd’hui la paroisse n’ont été verbalisés et tracés qu’en 1855. Quant à la paroisse de Chicoutimi, elle comprend tout le township de ce nom et une population de cinq mille âmes, en y comprenant, bien entendu, celle de la ville.

Il ne faut pas croire que cette population soit avant tout agricole ; non, elle est en général pauvre, et les hommes préfèrent travailler aux chantiers, ou faire la cueillette des bleuets et celle de la gomme de sapin. La gomme de sapin est en effet une des industries qu’exploitent les marchands de Chicoutimi ; ils en envoient tous les ans de quinze à vingt barils à Québec à bord des goëlettes. Là, elle sert à différents usages, entre autres à faire du vernis ; les Américains en tirent aussi de l’encre. Il n’y a pas encore longtemps, M. David Price l’exportait en gros pour les pharmaciens de la Grande-Bretagne.

Chicoutimi est aussi le siége d’un évêché érigé en 1878 et occupé par Mgr. Dominique Racine. C’est lui qui, pendant qu’il était curé de l’endroit, a fait commencer, il y a trois ans, la construction de la nouvelle église, très-beau et très-imposant édifice, élevé sur un exhaussement du sol et que l’on voit de fort loin sur la rivière Saguenay. Cette église sera un véri-