ment perdue pour cette partie du pays. Si l’on veut se faire une idée de ce qu’elle était, il y a une vingtaine d’années, qu’on remarque ce simple fait. Un navire d’outre-mer, venu pour prendre une cargaison, avait trouvé le marché de Québec vide ; tout le bois disponible était expédié depuis quelques jours. La saison était fort avancée ; il ne fallait pas à tout prix que le navire repartît sur lest ou passât l’hiver à Québec. On s’adressa à M. Price qui fit venir le navire à son chantier, et, en quinze jours, le bois abattu dans le seul voisinage du chantier, puis coupé et scié, était mis à bord du bâtiment et expédié en Angleterre.
On peut juger de l’étendue des affaires que fait la maison Price par le chiffre de $12,319 de droits payés par elle l’année dernière au gouvernement de la province pour ses limites de bois. Cette ancienne et importante maison, qui a été pendant plus d’un quart de siècle comme la mère nourricière de la population du Saguenay, emploie au moins quatre cents hommes à la scierie de Chicoutimi seulement, et une centaine de plus à la scierie de la Grande Baie ; c’est elle qui leur fournit tout ce dont ils ont besoin en fait de vêtements et de nourriture.
III
À quelques pas de la scierie de Chicoutimi on voyait encore, il y a quelques années, courbée sous le