Page:Buies - Le Saguenay et la vallée du lac St-Jean, 1880.djvu/160

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 141 —

Il y a déjà plus de quarante ans que des terres ont été prises à Saint-Fulgence ; mais le bord de la rivière seul est cultivé et habité ; le haut des terres ne l’est pas. La paroisse, au lieu d’augmenter au point de vue de la population et de la culture, diminue chaque année ; ce qui augmente, c’est le nombre des terres que l’on déserte.

La paroisse de Saint-Fulgence comptait en 1879 une population de 627 âmes. On y avait récolté cette année-là 2,600 minots de blé, 2,600 minots d’avoine, 700 minots d’orge, 4,800 minots de patates et 39,000 bottes de foin.

Il y a à l’Anse au Foin une scierie qui donne de l’emploi à trente ou quarante journaliers. Cette scierie appartient à MM. Holliday et Fraser, de Québec : beaucoup de gens abandonnent la culture pour y travailler. Le nombre des cultivateurs proprement dits ne dépasse guère une trentaine ; le reste de la population aime mieux travailler au jour le jour, tout en cultivant à moments perdus les produits les plus nécessaires.

Dans l’année 1879, il y a eu à Saint-Fulgence vingt et une sépultures et vingt-sept naissances. Toutes les familles sont catholiques, à part une seule qui est protestante, et il n’y en a aucune où ne règnent les bonnes mœurs, la sobriété et un esprit religieux qui font de Saint-Fulgence un endroit remarquablement paisible.