l’établissement au Saguenay d’un bureau d’examinateurs qui ait le pouvoir de conférer des brevets aux instituteurs ; car, parmi ceux qui aspiraient à l’être, la plupart n’avaient pas les moyens de se rendre à Québec pour y paraître devant le bureau des examinateurs de la province. M. Chauveau s’opposa de toutes ses forces dans le conseil à l’adoption de cette mesure ; mais, après bien des requêtes signées par tous les intéressés du Saguenay, il fallut accéder à leur demande, et, le 8 septembre, 1862, un bureau d’examinateurs spécial était établi pour les comtés de Saguenay, Chicoutimi et Charlevoix. Les cinq premiers membres qui composèrent ce bureau furent les révérends J. B. Gagnon, L. Otis et L. A. Martel, MM. Ovide Bossé, Pierre Tremblay, John Kane[1] et J. B. Plamondon.
(1861) Le 31 janvier, M. Otis tient une assemblée des habitants de Saint-Alexis et expédie ensuite le procès-verbal de cette assemblée à l’évêque qui, le 21 mai suivant, accorde le décret canonique érigeant en paroisse la mission de Saint-Alexis. Le 30 juin, les habitants adressent une requête accompagnée d’un plan de leur paroisse à l’effet de la faire
- ↑ M. Kane fut une des figures les plus remarquables du Saguenay à cette époque. Pendant de longues années il fut le seul magistrat qui y ait résidé. Il était l’homme du conseil et de la direction. Il était l’arbitre reconnu et incontesté dans tous les différends qui s’élevaient ; il constituait presque à lui seul l’élément moral et intellectuel au milieu de cette population d’agriculteurs à peine formés et de travailleurs qui ne connaissaient guère ce qu’était la loi morale. Aussi exerça-t-il au milieu d’eux une autorité et un prestige que rien ne diminua jusqu’au jour où il quitta le Saguenay en 1874, en y laissant un souvenir qui survivra à plusieurs générations.