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en manque, tient au rapide développement du Manitoba, et pourquoi elle n’hésitera pas à prêter au Dominion, sur une pareille hypothèque, l’argent nécessaire à la construction du Chemin de fer du Pacifique.

En présence d’aussi brillantes perspectives, sans doute le Manitoba a raison d’attirer à lui le capital et les hommes ; mais alors, nous, que faisons-nous de nos plus riches domaines ? Où est la brochure, répandue dans la province, qui ait seulement révélé les richesses de la belle étendue de pays située dans ses limites mêmes ? Quelques hommes, comme M. Lesage, l’assistant-commissaire des travaux publics, en ont parlé avec chaleur dans leurs rapports, mais chacun connaît le sort des documents officiels. Et cependant les matériaux abondent, de même que les renseignements, quand on va les prendre à leur source. Les rapports d’arpenteurs, entre autres, sont nombreux, et les témoignages affluent qui, tous, invariablement, exaltent la fertilité de cette région favorisée et cependant si peu connue, quoique le nom en ait retenti dans bien des oreilles, depuis deux ans surtout qu’un mouvement soutenu et suivi se fait vers ses rivages.