avaient la hache à la main. Mais les jours où cessent les labeurs et qui sont consacrés à Dieu avaient perdu pour eux tous leurs charmes. Les dimanches se levaient tristement et finissaient dans l’amertume des souvenirs ; ils passaient lentement, sans apporter aucune de ces heures où les loisirs sont si bien remplis dans nos paroisses de vieille fondation. Pas de voisins à visiter ; pas de réunion le soir chez quelque bonne famille amie ; le foyer était déserté là-bas de même qu’on était isolé ici, entouré par l’implacable et sombre muraille des forêts qui mettait une distance de vingt-cinq lieues entre le village où l’on avait vu le jour, où l’on avait grandi, et le chantier morne dont les bruits maintenant se taisaient, dont tous les échos s’étaient subitement enfuis.
Puis la mort vint : elle frappa deux victimes qui expirèrent sans qu’aucun des secours de la religion ne vînt consoler ni sanctifier leurs derniers instants. Elles s’en allèrent de ce monde, avec l’espérance sans doute, mais sans rien qui la confirmât, sans cette bénédiction suprême du prêtre qui conduit jusqu’au seuil de l’éternité.
Ce fut alors qu’un grand vide et un grand besoin se firent sentir parmi ce petit groupe d’abandonnés qui avaient vécu jusqu’alors sans trop se soucier peut-être de ce besoin et sans songer aux douloureuses manières dont il pourrait se faire sentir. Les mourants avaient supplié Dieu de leur envoyer un