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encore d’avoir vus quelques anciens Canadiens ; le poste, avec les quelques bâtiments qui l’entouraient, s’élevait seul au bord du lac, ayant derrière lui la forêt épaisse.

« Autrefois, » dit M. Nixon, attaché aussi lui à l’exploration de 1828, « les Jésuites avaient à Métabetchouane trois cents acres de terre en culture, et il y en a maintenant tout au plus dix à quinze acres ; le reste retourne rapidement à son premier état. Il pousse maintenant dans le jardin des choux, des carottes, des pois, des fèves, des oignons, des patates, des citrouilles, du blé-d’Inde, des concombres, du blé, de l’orge, des betteraves et des navets. On nous a montré deux pruniers plantés par les Jésuites, aussi bien que quelques gadelliers. Les personnes résidant à ce poste sont le commis, M. Murdoch, deux hommes, une femme et trois enfants qui ont pour tout bétail un taureau, une vache et une génisse. Quatre bâtiments, une maison, un hangar, une boulangerie et une étable forment le poste. »

La tradition veut que les Jésuites aient trouvé le moyen d’ouvrir un chemin direct, à travers les Laurentides, entre Québec et le lac Saint-Jean, chemin qui aboutissait à leur établissement de Métabetchouane et par lequel ils faisaient passer leurs bestiaux. On dit de plus qu’il ne fallait pas plus de trois jours pour accomplir le trajet entre les deux endroits ; c’est ce qu’il est difficile d’admettre,