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DE LA MATAPÉDIA

et la beauté d’une route plus douce, plus unie, plus agréable à parcourir, je ne crains pas de le dire hardiment, que les chemins les mieux macadamisés de la province, et l’on pourra se faire quelque idée de ce que sera un jour, quand elle aura atteint son plein développement, cette région où se réunissent, à la fois, les attraits qui charment le touriste et les séductions d’un sol prêt à donner un trésor en échange de chaque sueur du colon.

Tout dernièrement il est arrivé à Causapscal quelques délégués envoyés expressément par des cantons de l’Est pour examiner le terrain et choisir des lots d’avance dans cette région. Ces délégués ont déclaré qu’ils enverraient à Causapscal une quarantaine de familles d’ici au printemps prochain, quelques-unes même dès l’automne. Notons qu’il en est déjà arrivé, qui n’ont pas voulu attendre si longtemps et qui se sont mises immédiatement à l’œuvre, malgré l’absence d’arpentages. Le colon ne peut pas attendre l’action du gouvernement ; cette action est trop lente pour l’expansion des colonies agricoles. Il faut choisir entre l’expatriation volontaire aux États-Unis ou l’appréhension de terrains qui n’ont pas encore été délimités : le colon ne balance pas longtemps ; il reste là où il est, intrépidement, comme MacMahon, et commence aussitôt ses préparatifs de défrichement. On dirait que le sol canadien ne peut être conquis uniquement par la volonté et le travail ; il faut encore de l’audace et quelque chose comme du défi. Heureusement que le colon