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LA VALLÉE

ci-dessus. C’est une admirable contrée agricole, baignée également par la Matapédia et par la rivière Causapscal qui débouche dans la première, à l’endroit même où s’élèvent les florissantes habitations qui formeront le village futur de la paroisse. Cette paroisse n’est encore qu’une mission, mais elle compte déjà près de 120 familles, et les défrichements se font dans toutes les directions, aussi loin que peut se porter le regard.

C’est de Causapscal particulièrement que l’on peut voir s’étendre au loin, vers l’horizon illimité, le magnifique plateau qui se termine seulement au bord du lac Témiscouata. C’est un océan de collines, de mamelons et de vallons où flottent d’épaisses forêts qui, bientôt, se convertiront en plantureuses cultures portant le bien-être et la richesse de milliers de familles.

De son côté, la rivière Causapscal, qui prend sa source à cinq milles seulement de la rivière Matane, arrose un immense espace d’une fertilité reconnue, et offre en même temps à l’industrie de nombreux pouvoirs hydrauliques. C’est une région favorisée du ciel entre toutes que celle-là. On regarde, non sans un certain étonnement, les défrichements et les établissements nouveaux se succéder presque sans interruption le long du chemin qui mène de Causapscal au canton voisin d’Humqui, situé à près de quinze milles de distance.

Ces établissements sont nés d’hier ; quelques-uns même ne datent guère que de trois à quatre ans, et déjà ils ont une apparence d’aisance, de confort, de bonne habitation qui vous laisse tout stupéfait d’un pareil spectacle au milieu d’un pays dont vous soupçonniez à peine l’existence. Ajoutez à cela le pittoresque de la nature environnante