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LA VALLÉE

peut-être, avant longtemps, le joyau agricole de toute la région. Humqui est déjà un grand centre et Cedar Hall a une population de plus de deux mille âmes.

Tous les desservants de la région de la Matapédia sont des hommes d’un esprit droit et généreux qui ont à cœur le développement matériel de leurs missions et les progrès légitimes, dans le sens le plus large du mot.

Ce développement et ce progrès, du reste, ne sont guère sensibles que depuis six ou sept ans. L’essor véritable ne date que depuis ce petit nombre d’années, mais il a été en quelque sorte merveilleux, étant données les conditions dans lesquelles les différents établissements s’étaient trouvés jusque là. Or, ces conditions étaient déplorables, et il a fallu toute l’énergie et la force d’endurance des gens de notre race pour les dominer et conquérir la position qu’ils occupent aujourd’hui.

Comme dans tous les cantons qui s’établissent par le seul fait du défricheur pénétrant petit à petit dans la forêt, les arpentages ont fait considérablement défaut ; beaucoup de colons ont dû s’installer à peu près comme des squatters ; les moyens de communication également ont été négligés. Quel gouvernement eût donc songé à construire des routes dans un pays que personne ne connaissait ? Mais aujourd’hui, l’impulsion donnée est tellement vigoureuse et la colonisation déborde tellement de tous les côtés qu’elle brise toutes les barrières devant elle et qu’il faut bien qu’on lui fasse le chemin libre. Le commissaire de