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LA VALLÉE

ment au gouvernement de faire compléter les arpentages et de mettre en vente le plus tôt possible toutes les terres de ce canton. »

Canton Lepage — Le sol est ici absolument de la même nature et de la même apparence que dans Humqui, avec cet avantage de plus que les ruisseaux y sont nombreux où coule une eau douce, exceptionnellement bonne, et les espaces plus grands où le feu a détruit le bois, offrant ainsi au colon pauvre une terre défrichée d’avance, où il n’a qu’à labourer et à semer.

« Tout ce que j’ai dit du sol du canton Humqui s’applique à celui de Lepage. Je n’ai jamais vu sur les bords du Saint-Laurent de meilleure terre que celle de ce dernier canton en particulier.

Quant au bois de commerce, tel que l’épinette, je dirai, comme précédemment, qu’il n’est pas en quantité suffisante pour être exploité. Le terrain de ces cantons est surtout propre à la pousse du bois franc et du cèdre. Les feux ont passé principalement sur les hauteurs et ont laissé les fonds intacts. Là où la pousse nouvelle du bois franc fait son apparition, le colon en trouvera assez pour ses besoins domestiques ; tandis qu’avec le cèdre il pourra façonner des bardeaux, des poteaux de télégraphe, des traverses de chemin de fer, des clôtures… Quand la nouvelle pousse aura atteint sa croissance complète, l’érable, le merisier et le bouleau abonderont ; le bouleau surtout sera d’une grosseur considérable.

En ce qui concerne le climat et les perspectives de la colonisation, je ne puis que répéter ce que j’en ai dit ci-dessus à propos du canton Humqui. Le plus tôt ces cantons seront ouverts à la colonisation, le mieux ce sera : le pays y trouvera son avantage sous tous les rapports, une nombreuse population agricole pourra s’y établir et