L’épinette et le cèdre, en particulier, abondent presque partout. Avec le cèdre, qui est de qualité excellente, on fait une grande quantité de bardeau qui est expédié aux Indes Occidentales ; on en fait aussi beaucoup pour l’usage domestique. Le pin n’est pas d’aussi bonne qualité que celui d’Ontario, mais l’épinette de commerce est supérieure à celle que l’on trouve dans les autres parties de la province.
Toute la vallée de la Matapédia est abondamment arrosée de cours d’eau et de rivières. Le printemps, à la crue des eaux, ces rivières se gonflent suffisamment pour porter des billots, sur la plus grande partie de leur parcours ; la plupart d’entre elles offrent, sur leurs rives, d’excellents sites pour l’érection de moulins et de fabriques de diverse nature. Les rivières Caribou, Sifrois, Mistigouéche, Métis, Assemetcouagan et Humqui sont flottables jusqu’à leur source.
Les lacs, les rivières et cours d’eau en général de cette contrée sont extrêmement poissonneux. Le saumon et la truite y abondent. On dit que dans la rivière Causapscal seule, il se prend chaque hiver pour plusieurs centaines de dollars de truites, que les gens de Campbellton expédient aux États-Unis, où la truite est un poisson de luxe.
Les animaux à fourrure y sont également très nombreux ; on y voit en quantité l’orignal, le caribou, la marte, la loutre, le vison et même le castor ; cependant, ce dernier tend à diminuer de plus en plus, par suite de la chasse effrénée dont il est l’objet. Le vison et la loutre dévorent des millions d’œufs de saumon déposés dans les rivières, au temps du frai.