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LA VALLÉE

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la province au sud, les premiers cantons des comtés de Témiscouata et de Rimouski au nord, enfin le bassin proprement dit de la Matapédia à l’est. Cela nous donne, comme on vient de le voir, une superficie de 2,300 milles carrés, dont la quantité de terre arable a été évaluée par un arpenteur à un peu plus de 1,300,000 acres et peut nourrir à l’aise une population de 200,000 agriculteurs.


IV


Lorsqu’on pénètre dans les dernières concessions de la seigneurie de Rimouski, on se trouve au milieu d’un pays extrêmement accidenté, où le chemin consiste en montées et en descentes presque ininterrompues, sans que l’œil aperçoive, aussi loin que la vue peut s’étendre, aucune succession de montagnes, mais seulement des monts isolés et des soulèvements du sol plus ou moins accusés. La chaîne des Alléghanys a subi en cet endroit une dépression prolongée et s’est affaissée, comme pour ouvrir un passage à la vallée de la Matapédia et offrir une route naturelle entre les deux provinces de Québec et du Nouveau-Brunswick.

En arrivant au village de Saint-Donat, les collines s’éloignent peu à peu et l’on entre dans une vallée l’horizon s’élargit et où l’espace redevient libre. On remarque que, de tous côtés, les terres semblent produire abondamment, et l’on constate une égalité d’aisance qui répand comme un parfum de bonne habitation sur tout le parcours du chemin.

On continue, et après avoir fait environ neuf milles de plus, on voit se dessiner devant soi, sur les bords de la