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LA VALLÉE

laquelle elle se trouve si intimement liée qu’il est impossible de les séparer l’une de l’autre, pour les fins de la colonisation.


La rivière Matapédia prend sa source dans le lac du même nom, sous le 48e 40 de latitude nord. Après un parcours d’une soixantaine de milles environ, elle va se jeter dans la rivière Ristigouche. En ligne droite, on évalue à 42 milles la distance entre l’extrémité sud du lac Matapédia et l’embouchure de la rivière, au 47e 59 de latitude nord, méridien de Greenwich.

L’étendue de territoire arrosé par elle et ses affluents est d’environ 1300 milles carrés, soit 832,000 acres. Sur ce chiffre, on compte 775 milles carrés livrés à l’industrie forestière et répartis entre divers concessionnaires qui exploitent principalement le cèdre, l’épinette blanche, le sapin et le bouleau.

Réduite aux proportions purement géographiques, la vallée de la Matapédia est loin d’avoir l’étendue ou l’importance de vallées telles que celles du lac Saint-Jean, de l’Outaouais, du Saint-Maurice ou même de la Chaudière, mais c’est une magnifique région agricole, éclose d’hier seulement à la colonisation, recherchée de plus en plus tous les jours à mesure qu’elle est connue davantage, capable de nourrir aisément une population de trois cent mille âmes et offrant des avantages exceptionnels d’établissement.

La vallée de la Matapédia tire en outre une bonne partie de sa valeur de sa position unique entre les deux provinces de Québec et du Nouveau-Brunswick, dont elle est en