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De Port Daniel.

« Pour celui qui a l’habitude de juger de la nature du terrain agricole par la qualité et la grosseur du bois qui s’y trouve, il y aurait danger de commettre erreur dans plusieurs cantons, où la forêt semble indiquer un terrain pauvre ; mais en étudiant la composition elle-même du sol, on y découvre les éléments qui assurent au vrai cultivateur le prix de ses travaux.

La nomination d’un agent ou directeur de colonisation est une grosse affaire pour l’avancement du lac Saint-Jean, car ceux qui y arrivaient, à Roberval par exemple, se trouvaient quelquefois à la merci de partisans intéressés dans leurs indications. Les conséquences d’un défaut de renseignements sont des plus désastreuses, étant données les différentes conditions de ceux qui visitent un endroit, dans l’intention de s’y fixer. Les uns veulent un lot non défriché, il faut qu’ils sachent où sont les lots disponibles, ou achetables dans de bonnes conditions. Les autres veulent un lot défriché, avec bâtisses, etc., il faut qu’on leur désigne les propriétés répondant à leurs besoins. Sinon, leur voyage est manqué et leurs rapports arrêtent ceux qui se disposaient à prendre le même chemin qu’eux.

J’ai fait moi-même la visite du lac Saint-Jean, et ce que j’en dis résulte de mon inspection rapide des paroisses de Roberval, Saint-Prime et Saint-Félicien, que j’ai visitées dans plusieurs directions. Ma visite n’a encore décidé aucun colon d’ici à aller au lac Saint-Jean, car notre côte a encore plus besoin de colons sérieux que tout autre endroit, et nos terres sont pour le moins aussi bonnes, mais, à tous ceux qui ont voulu connaître mes vues, j’ai dit que cette partie du pays est un endroit d’avenir et mérite d’être encouragée.

Je suis content de ce voyage, qui m’a fait connaître un nouveau coin de notre province, maintenant relié aux centres de commerce par le chemin de fer, qui a été construit avec tant d’efforts, mais avec un si beau résultat.

Aussi, je souhaite à votre Compagnie tout le succès que mérite son zèle et des résultats qui correspondent à ses efforts pour le développement de la belle vallée du lac Saint-Jean. »

Augustin Gagnon, prêtre, curé. 15 avril 1890.

De Kamouraska.

« Les délégués que j’ai envoyés au lac Saint-Jean ont rempli consciencieusement leur mission et m’ont fait leur rapport, que j’ai ensuite communiqué à mes paroissiens.

Les délégués ont visité tout le township Normandin, Saint-Prime et les environs. Ils ont trouvé les terres magnifiques, mais ils conseillent aux colons de ne monter au lac Saint-Jean qu’avec des capitaux qui leur permettent d’entreprendre des défrichements avec efficacité.

Un brave cultivateur de ma paroisse doit partir pour le lac avec cinq de ses fils, tous en état de cultiver. Ils ont un capital de quinze cents dollars, qu’ils veulent appliquer sur leurs lots. En outre, un marchand d’expérience a l’intention de transporter son commerce à Roberval, et de s’occuper de culture pour l’avantage de ses enfants. Je ne doute pas que ces familles ne soient suivies de quelques autres. »

P. E. Beaudet, prêtre, curé. 21 avril 1890.

De L’Islet.

« Le mauvais état des chemins, les pluies abondantes n’ont pas permis aux délégués d’exécuter leur programme. Ils n’ont pu visiter que Saint-Louis et Saint-Jérôme ; mais ils ont beaucoup interrogé les habitants et ont pu se former des idées.