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Saint-Prime

Jean Légaré, établi à Saint-Prime en 1871, avec une famille de six enfants en bas âge. Jusqu’à cette époque il avait été journalier aux moulins de MM. Hall, Sault Montmorency, Beauport. Arrivé ici sans aucune ressource pécuniaire. Il possède 200 acres de terre qui valent $4,000. Il n’a contracté aucune dette. Il a prêté l’année dernière au-delà de $200.

Il possède 2 chevaux, 8 vaches, 15 moutons, il a acquis cette année une faucheuse. En un mot il possède tous les instruments de culture perfectionnés.

Alfred Doré, établi à Saint-Prime en 1870 ; tellement pauvre qu’il était obligé, à cette époque, de se mettre au service des autres. Il n’avait pour toute richesse qu’une hache. Aujourd’hui par son travail et son énergie il possède 250 acres de terre, évalués à plus de $2,000. Il est sur le point d’acquérir encore 100 acres. Sa famille est composée de 12 enfants. Il avait contracté certaines dettes, mais il doit terminer ses paiements dans le cours de l’été. Il possède 2 chevaux, 8 vaches, 12 moutons et les instruments aratoires nécessaires à une bonne culture.

Saint-Félicien.

Antoine Hébert, fils, venu à Saint-Félicien il y a treize ans, de Saint-Grégoire, comté de Nicolet, sans autre avoir que son courage. Il possède aujourd’hui 800 acres en culture, évalués à $5,250. Il a récolté jusqu’à 800 minots de grain, 2,400 bottes de foin et 400 minots de patates.

Saint-Méthode.

Onésime Painchaud est arrivé de Somerset à Saint-Méthode, en 1880, avec une somme de $400. Il a pris 300 acres de terre, dont 60 sont aujourd’hui en culture. Sa propriété est évaluée à $2,000, sans compter 52 têtes de bétail et le roulant de la ferme. Il a récolté, l’année dernière, 325 minots de grain, dont 85 de blé, 250 de patates et 2,800 bottes de foin.

Alcide Hébert est venu de Sainte-Sophie d’Halifax en 1881, avec un capital de $700, Il a pris 200 acres de terre en bois debout. Aujourd’hui il a 80 acres en culture et sa propriété est estimée à $2,500, sans compter 64 têtes de bétail et le matériel de sa ferme. Il a récolté, l’année dernière, 425 minots de grain, dont 75 de blé, 200 minots de patates et 6,000 bottes de foin.

En outre de ces deux exemples les cas sont fréquents de colons venus à Saint-Méthode, sans aucune ressource, et dont les propriétés valent aujourd’hui mille, quinze cent et même deux mille dollars, après quelques années de travail.



Rapports des Délégués


En l’année 1889, la direction de la Compagnie du chemin de fer du Lac Saint-Jean faisait demander aux curés de différentes paroisses de la province d’envoyer des délégués pour se renseigner eux-mêmes sur les lieux et faire rapport sur le résultat de leur voyage au Lac Saint-Jean. Nous mettons sous les yeux du lecteur les extraits suivants de ces rapports : —

Des délégués de Victoriaville, Arthabaska.

« Les deux délégués de ma paroisse, qui ont visité le district du lac Saint-Jean l’automne dernier, sont revenus enchantés de leur voyage.