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des travaux considérables de défrichement, dans le sixième et le septième rangs, où presque tous les lots vont être ensemencés ce printemps. Cette route devrait aussi être continuée le plus tôt possible, à travers le canton DeQuen, jusqu’au lac des Commissaires, afin d’ouvrir ce canton à la colonisation.

(Gédéon Gagnon, 13 avril 1880.)


Canton Normandin


Afin de remplir à la lettre les instructions que j’ai eu l’honneur de recevoir, je me suis transporté sans délai à la grande ligne extérieure du canton Parent, à son intersection avec la rivière Ticouapée, sur le lot numéro quarante-neuf du huitième rang de ce canton.

Le mot Tikouapée veut dire André, en mémoire d’un sauvage montagnais qui demeurait à l’entrée de cette rivière avec sa famille et qui portait ce nom ; la rivière l’a conservé.

Le relevé de cette rivière, très capricieuse dans son cours, a été fait le plus minutieusement possible, afin de compléter correctement la subdivision des soixante-et-seize lots de neuf chaînes et cinquante mailles qui forment la largeur du canton Normandin.

Les nombreuses sinuosités de ce cours d’eau ne m’ont pas permis de faire les opérations aussi promptement que je le désirais. Cependant j’ai eu la satisfaction de compléter la subdivision de tous les lots du canton Normandin qui font front de chaque côté à cette partie de la rivière Tikouapée, avant la débâcle des glaces et le trop grand dégel.

Faisant tous les ans, sur le terrain réservé pour cet objet, des défrichements considérables ; employant, à cet effet, tous les colons pauvres des alentours, les payant bien, soit en produits, soit autrement, élevant le bétail requis sur les fermes, le gouvernement ferait d’aussi beaux profits que n’importe quel capitaliste et serait en même temps une providence et une protection pour toute la population du canton. Lorsque l’élan serait ainsi donné, il trouverait fort bien à se défaire avec profit de ces fermes, s’il le désirait, lesquelles auraient si bien servi les fins de la colonisation et rendu en même temps de si éminents services aux premiers défricheurs de la forêt. Ayant en outre de bonnes communications partout où le besoin s’en fait sentir, sans oublier