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Avec des routes, heureusement fort faciles à faire, ces colons seraient en demeure de jeter dans ces cantons le noyau d’une paroisse florissante.

(P. J. C. Dumais, 4 février 1880.)


Cantons Chamouchouan et Demeules


D’après les rapports que j’ai transmis à divers intervalles, autant que les circonstances m’ont permis de le faire, vous avez pu remarquer la grande étendue de terre arable que renferment les cantons Ashuapmouchouan et DesMeules. Quant à la qualité du sol, il n’est certainement rien de préférable à celui de la vallée de la rivière Ashuapmouchouan. L’argile prédomine, comme dans toutes les autres parties du Saguenay ; en plusieurs endroits, cette argile est recouverte d’une couche de sable, de trois à quatre pouces d’épaisseur, élément précieux, particulièrement pour la culture du blé, qui dans ces terrains m’a paru être exempt des atteintes de la mouche. Ce qui forme le trait caractéristique de cette vallée de la rivière Ashuapmouchouan, c’est que le terrain, quoique très bien arrosé, n’offre point les accidents, tels que ravins profonds et rochers escarpés, si communs dans les autres parties du Saguenay. Trois belles paroisses, au moins, peuvent être formées dans les cantons Ashuapmouchouan et Demeules, et j’espère qu’elles le seront bientôt, si le gouvernement seconde les efforts des nombreux colons qui doivent s’y diriger. Des renseignements que j’ai obtenus de diverses personnes et une exploration que j’ai faite moi-même au nord-est de la rivière Ashuapmouchouan, me portent à croire qu’il y a de ce côté une étendue considérable de bonne terre. La preuve de la bonté du climat se trouve dans les succès obtenus par les colons qui peuplent actuellement le canton Roberval, lequel avoisine la réserve des Sauvages. La température d’été est à peu près celle de Québec, avec cette différence, cependant, que les vents du nord-est se font peu sentir et sont presque aussi doux que ceux du sud-ouest. Les froids de l’hiver sont très intenses, circonstance due très probablement aux immenses brûlis situés au nord et au nord-ouest.

L’unique moyen de développer les ressources de cette partie importante du Saguenay est d’ouvrir des voies de communication, d’abord entre Chicoutimi et la partie nord-ouest du lac Saint-Jean, et plus tard, si c’est possible, entre le lac et l’une des paroisses du comté de Québec.

(P. A. Tremblay, 1er mai 1882.)