Mais le curé de Saint-Laurent, ah ! c’est autre chose.
Pas de phrases. Celui-là va droit au but.
« Mes amis, je suis votre curé, n’est-ce pas ? Vous comprenez ce que cela veut dire ?… eh bien ! payez. »
Il y a des paroisses où il est nécessaire de faire croire aux gens qu’on ne les tond que pour assurer leur bonheur éternel ; mais il y en a d’autres tellement encroûtées qu’on n’y juge plus même les gens dignes d’être trompés.
« Arrivez les sacs. » Et les bons paroissiens croient que c’est là un texte d’Évangile.
Le fait est qu’ils n’en entendent plus d’autres dans la bouche de leurs curés.
De son côté, le curé de l’église Saint-Jacques, (Montréal) voulant démontrer que le clergé ne cherche pas à maintenir l’ignorance, a entrepris de faire un cours d’histoire à ses paroissiens.
L’autre jour, parlant de saint François d’Assise, il dit que les oiseaux venaient se reposer sur sa main pendant qu’il écrivait.
C’est très-bien : rien n’est plus authentique. Mais le savant théologien a oublié de dire quelle espèce d’oiseaux attirait ainsi spécialement la main du saint, si c’étaient des serins ou des autruches.
Quand il s’agit de questions historiques, il faut préciser. Ces oiseaux ont dû être vus par quelqu’un, et ce quelqu’un savait probablement la différence entre une chauve-souris et un perroquet.
Quand on dit par exemple que l’âme de sainte Philomène s’est envolée aux cieux sous la forme d’une colombe, on sait à quoi s’en tenir. De même, lorsqu’on voit qu’un corbeau apportait tous les jours à saint Antoine sa nourriture, rien n’est plus manifeste, et l’esprit le plus incrédule est satisfait.
Mais, oiseaux ! oiseaux !… Voyez ce qu’un grain de sel eût épargné de doutes aux générations futures et de désespoirs aux savants !
Qu’on me permette cette comparaison, qui n’a rien que de respectueux dans ma pensée. Le ciel, trésor ineffable de félicités éternelles, possède ici-bas, comme ses agents de change patentés, ses corbeilles légales autour desquelles, très-dignement, très-honorablement, se font,