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industries, chemins de fer

Les jambons et le lard fumé, dont l’exportation, en 1890, ne dépassait pas la valeur de $360,000, atteignaient, en 1896-97, celle de $5,060,000, et en 1898, deux millions de dollars de plus.

C’était là une nouvelle industrie, créée de toutes pièces sous l’aiguillon du tarif McKinley, et dont l’apparition devait coïncider avec un développement énorme de l’industrie laitière. De la somme de $8,871,205 qu’elle rapportait en 1890, notre exportation du fromage en Angleterre s’élevait, en 1896-97, à la somme de $14,646,000. Quant aux beurres canadiens, leur exportation, dont le produit ne s’élevait en 1890 qu’à la somme de $174,000, se montait à tout près de deux millions de dollars en 1896-97. Elle était, cette année-là de 11,453,000 livres ; l’année suivante, pour des circonstances particulières, elle diminuait de 200,000 livres, soit pour une valeur de 42,000 dollars. En revanche, l’exportation du fromage prenait une extension extraordinaire ; elle passait de 164,220,600 livres, en 1890, à 196,700,000 en 1898, avec une augmentation dans la valeur de près de trois millions de dollars, sur un montant total de $17,600,000.

Depuis 1898, l’exportation du beurre a repris considérablement le dessus. Dans les six mois écoulés depuis le 1er décembre 1898, jusqu’au 1er juin 1899. elle a été portée à 65,163 paquets, contre 39,341 paquets pendant la même période de 97 à 98.

Ainsi, dans toutes les branches de l’industrie agricole, il y a eu, depuis 1890, un progrès absolument inattendu, de nature à éveiller l’attention des peuples européens sur ce champ magnifique de production