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industries, chemins de fer

Pendant nombre d’années les Canadiens ne s’étaient guère appliqué qu’à la transformation des produits de la ferme. C’est ainsi que les États-Unis, avant de mettre en œuvre les matières premières prodigieusement abondantes qu’ils tirent de leur vaste territoire, ont été avant tout un pays de producteurs agricoles. »

On était très annexionniste autrefois, dans la province de Québec, avant que les industries eussent vu le jour. Pendant ce temps les Américains poursuivaient une politique d’émigration des plus vigoureuses, et leurs agents à l’étranger ne se gênaient pas de déprécier le climat canadien.


Mais l’ère des chemins de fer allait s’ouvrir. Déjà la compagnie du Grand-Tronc, l’une des plus puissantes du monde entier, avait construit à peu près 500 milles de voie ferrée dans la seule province de Québec. Bientôt allait suivre l’Intercolonial, reliant Lévis, devant Québec, aux extrémités des provinces maritimes, et enfin le grand Pacifique canadien, qui traverse tout le continent et qui, réunissant l’est à l’ouest, comme l’avait commencé l’Intercolonial, a détourné les yeux de se porter uniquement vers le nord où la province de Québec s’étend presque indéfiniment, ou vers le sud, c’est-à-dire les États voisins de la Nouvelle-Angleterre, dont les manufactures avaient absorbé plusieurs générations de travailleurs canadiens.