Château St. Louis, uniquement pour se garantir d’abord contre les incursions des Iroquois. On arrivait à cet embryon de château par un sentier tortueux pratiqué dans la montagne, et qui aboutissait par son extrémité inférieure à la place de Notre-Dame de la Victoire. Ce nom de Notre-Dame de la Victoire ne fut donné cependant à cette place que 70 ans plus tard, en 1690, à l’occasion de l’échec qu’éprouva devant les murs de Québec la flotte de l’amiral Phipps. Notre-Dame de la Victoire devint Notre-Dame des Victoires en 1711, à la suite de la destruction dans le fleuve d’une nombreuse flotte équipée par les colonies de la Nouvelle-Angleterre pour s’emparer du Canada. Cette nouvelle victoire, remportée par les éléments, fut mise à notre actif et changea le singulier en pluriel. On semble peu respecter aujourd’hui cette place anoblie d’un nom si pompeux. Elle est devenue le siège d’un groupe sordide de petites baraques en plein vent qui étalent des friperies, des loques, des débris informes qui se vendent sous tous les noms, pendant que tout autour gisent éventrées, vidées sur place, de grandes caisses vomissant toute espèce de rebuts, capotes de soldats, pantalons de 1812, vieux casques, peaux de lapin, bonnets de nuit, fourreaux de parapluies, bottes sauvages, et jusqu’à des perruques qui s’entassent pêle-mêle sur la moitié de cette place historique, laissant l’autre moitié aux charretiers.
Il ne serait peut-être pas hors de propos de mêler quelques petites opérations aux grands projets qui vont éclore le printemps prochain ; c’est ainsi que le nettoyage de la place des Victoires trouverait peut-être sa place en même temps que se creuseraient les docks ; cela ne retarderait en rien les travaux du chemin de fer du nord qui est habitué à vaincre tous les obstacles et tous les délais.
Le château n’avait pas à craindre seulement les Iroquois,