Celle-ci, après avoir pris connaissance du cas et le jugeant digne d’indulgence, se contenta de renvoyer le coupable, avec force recommandations de ne pas recommencer. Depuis lors, la leçon a servi à tout le monde. Trop heureux seraient les hommes s’il leur suffisait toujours d’un seul exemple pour savoir se conduire ! mais dans les choses ordinaires de la vie, il n’y a que sa propre expérience qui serve ; celle de tous les autres hommes réunis est un fruit inutilement arrosé, trop amer pour que personne le cueille.
Après avoir dépassé le mur de l’Hôtel-Dieu, nous passons devant la maison de Montcalm, sise en face du rempart, dont les fondations sont massives et dont le mur de front était autrefois fort épais, sans doute pour servir de fortification, en cas de besoin ; puis, après avoir contourné le bout de la rue St. George, nous arrivons à la grande batterie qui domine le Sault-au-Matelot ; c’est ici que Champlain commença son premier établissement en 1608. Sept ans plus tard, en 1615, il amenait avec lui de France quatre Récollets, dont la première habitation fut à l’endroit où s’élève aujourd’hui l’Hôpital-Général. Lorsque Champlain fut obligé de rendre Québec en 1629 à la flotte anglaise commandée par Kertk, les Récollets retournèrent en France avec lui ; ils en revinrent en 1670, reprirent leur ancienne habitation, et y demeurèrent jusqu’en 1690, alors que Mgr. de St. Vallier, voulant fonder un hôpital-général, asile des pauvres et des infirmes, obtint d’eux qu’ils lui cédassent leur propriété pour laquelle ils obtinrent en échange l’emplacement de la Place d’Armes où se trouvent aujourd’hui la cathédrale anglaise et le palais de justice. C’est là qu’ils élevèrent leur église et leur couvent qui furent tous deux complètement détruits par le feu en 1796, trente-sept ans après la prise de Québec, en même temps que l’ordre des Récollets était aboli. C’est dans l’église des