que quatorze pieds de largeur ; le 15 octobre 1654, elles en commencèrent un autre dont le gouverneur Lauzon posa la première pierre ; cet édifice fut fini en 1658. En 1660, les incursions continuelles des Iroquois les obligèrent à chercher refuge pendant trois semaines dans la maison des Jésuites ; le 5 mai, 1672, elles ajoutèrent à l’Hôtel-Dieu une aile et un nouveau corps de bâtisse, et Talon fit déposer dans la pierre une inscription commémorative de la duchesse d’Aiguillon. En 1696, de nouvelles augmentations vinrent compléter l’édifice qui revêtit alors à peu près sa forme actuelle et s’étendit sur une superficie d’environ douze arpents ; mais la rente qu’avait donnée la duchesse d’Aiguillon était devenue fort disproportionnée avec les dépenses toujours grossissantes de la maison, de sorte que ce n’est qu’à force d’économie, d’industrie, grâce à une subvention annuelle de l’état et aux dots apportées par les religieuses, que l’hôpital a pu se maintenir et arriver même à une situation relativement florissante, car aujourd’hui l’Hôtel-Dieu possède douze maisons dans la ville, une terre à St. Sauveur, des baux emphytéotiques dans le faubourg St. Jean, une ferme à la Canardière et une concession dans le faubourg St. Vallier. Quatre-vingts lits y sont occupés en moyenne, constamment, par les malades dont le traitement et l’entretien coûtent environ $5000 dollars par année, tandis que la subvention de l’établissement ne s’élève qu’à $640. Il n’y a que six domestiques dans tout l’établissement, les religieuses faisant elles-mêmes le ménage, l’ouvrage de la maison et soignant les malades ; elles prennent deux heures de récréation par jour et soignent les malades deux par deux, durant la nuit, à tour de rôle. Dans la chapelle de l’Hôtel-Dieu, on trouve des peintures de maîtres, telles que la Nativité de Stella, la Vierge et l’Enfant de Coypel et un St. Bruno du grand LeSueur.
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