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elle entourait les grands lacs et se développait largement vers l’ouest, jusqu’à la rencontre de l’aride plateau arrosé par la Saskatchewan et la rivière Rouge du nord. Une autre forêt de pins, formant une ceinture étroite de pas plus de deux cents milles de largeur, couvrait le littoral du sud, depuis la côte de la Virginie jusqu’à la rivière Brazos, dans le Texas. À l’ouest du Mississippi, cette même forêt, prodigieusement élargie, envahissait tout l’Arkansas et le Missouri oriental. Outre la grande forêt de pins et d’épinettes du nord et la forêt de pins qui ceinturait le littoral du sud et le golfe du Mexique, il y avait une autre forêt, contenant des arbres à larges feuilles, d’une dimension énorme et d’une valeur incalculable,

    grandes que puissent être les ressources, il doit arriver un jour où elles s’épuiseront.

    Aux États-Unis, le moment approche et déjà les compagnies sont obligées de recourir aux moyens de préservation usités en Europe.

    La dépense de bois occasionnée par les chemins de fer aux États-Unis est si considérable qu’on est déjà obligé de planter des arbres sur des étendues de plusieurs milles carrés. Cette dépense exige près de 12,000,000 d’acres de terres en forêt pour fournir les dormants nécessaires aux réparations des voies ferrées. N’est pas compris dans ce calcul le bois nécessaire à la construction des wagons, ni le bois de chauffage dépensé sur plusieurs lignes ; cela augmente naturellement la superficie des terrains forestiers indispensables aux besoins toujours croissants des chemins de fer américains.