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Un fait digne de remarque, c’est la diminution constante de la quantité de bois brut exporté en Angleterre, et l’augmentation tout aussi suivie de l’exportation des sciages. On ne voit plus aujourd’hui ces grands et pittoresques trains, formés de troncs d’arbres équarris, communément appelés plançons, qui autrefois flottaient sur nos rivières. Le bois carré est d’une exploitation dispendieuse, parce qu’on le transporte difficilement, et qu’il faut sacrifier, pour chaque pièce obtenue, l’aubier et la tête de l’arbre. On estime cette perte à un quart de la valeur de l’arbre ; on en a fait le calcul dans Ontario et l’on a reconnu qu’elle s’était élevée, de 1867 à 1877, à $3,577,500. Le bois carré doit, en outre, être choisi avec le plus grand soin, être presque parfaitement droit et exempt de nœuds, de fissures et de tout autre défaut. Il faut qu’il ait la même épaisseur d’un bout à l’autre, une légère différence entre les deux bouts seulement étant permise ; voilà pourquoi de magnifiques brins ont été souvent laissés sur le terrain parce qu’ils n’étaient pas d’une grosseur uniforme. On ne peut pour faire des plançons, abattre