En face de l’espace et dans la plénitude de sa liberté, l’homme sent décupler son énergie, son audace, ses moyens d’action et les ressources infinies de son esprit inventif. C’est là qu’il se sent bien le roi et le maître de la terre ; là tout est à lui, et l’empire qu’il a sur les choses, il l’exerce au gré d’une volonté sans entraves.
Affranchi des servitudes sociales, n’ayant à combattre que des difficultés et des obstacles naturels, il déploie hardiment toutes ses forces, sans avoir à redouter de périls cachés, ni d’embûches, ni de machinations hostiles. Il va droit devant lui, maître du lieu et de l’heure où il devra entrer en lutte avec la nature insoumise, mais bientôt rendue docile et complaisante à tous ses desseins ; il n’a aucun secours à attendre, il faut qu’il puise tout en lui-même ; aussi il se sent grandi et fortifié après chaque obstacle vaincu, après chaque effort nouveau dont il reçoit immédiatement la récompense.
Ah ! quel spectacle peut inspirer un plus vif et plus touchant intérêt que celui de ces embryons d’établissements, avant-gardes de sociétés futures, de civilisations peut-être un jour florissantes, et qui semblent à l’origine comme des grains de sénevé semés au hasard d’une providence mystérieuse. Spectacle rempli d’attraits et d’éclatantes visions d’avenir, que nous vous convions à venir goûter avec nous, en