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L’OUTAOUAIS SUPÉRIEUR

branches ; l’une, allant au sud, gagnera Calendar, sur le lac Nipissingue, dans la province d’Ontario ; l’autre, allant au nord, atteindra la baie de James, ce large prolongement de la baie d’Hudson, en suivant le cours de la rivière Abittibi, ancien passage du Nord-Ouest. Au Nipissingue, le futur chemin se raccordera avec la grande voie du Pacifique, qui traverse tout le nord de la province d’Ontario. Et, en ce qui concerne la moitié orientale du chemin, elle s’étendra d’abord depuis Saint-Jérôme jusqu’aux Piles, sur le Saint-Maurice, et de là, se rattachant au chemin de fer du lac Saint-Jean, ira se terminer à Tadoussac, devenu le port d’hiver du Saint-Laurent. Cette dernière moitié parcourra une longueur de chemin estimée à quatre cents milles. Ce sont là les proportions de notre province, la plus vaste de toutes celles qui constituent l’Amérique britannique.

Une des considérations qui viennent naturellement à l’esprit, en présence de cette gigantesque entreprise, c’est qu’elle contribuera plus que toute autre chose à retenir au pays nos nationaux, à les empêcher d’émigrer aux États-Unis ; c’est qu’elle aura encore pour résultat de former des ingénieurs et des mécaniciens canadiens-français. Le besoin s’en fait terriblement sentir maintenant, et s’en fera sentir bien davantage encore à mesure que la province se peuplera. Les grands travaux d’utilité publique que nous avons