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L’OUTAOUAIS SUPÉRIEUR

Par le rail, les colons nouveaux communiquent avec ceux qui sont déjà établis le long des cours d’eau. Ces derniers, suivant une loi constante et facile à suivre dans les progrès de la province, abandonnent petit à petit leurs établissements pour faire place à d’autres, et s’acheminent vers l’intérieur jusqu’à ce qu’ils soient arrivés, en remontant le cours des rivières, près de la voie ferrée où ils s’arrêtent et fondent de nouveaux foyers. Plus tard, les colons qui habitent à proximité du chemin de fer, poussés par le même besoin en quelque sorte fatal d’émigrer au delà, s’enfoncent encore davantage dans l’intérieur jusqu’à ce qu’enfin ils soient rendus aux sources mêmes des rivières. Là, on peut le dire, la colonisation prend virtuellement fin.

Tel était ce plan admirable, méthodique et raisonné, dont l’exécution, commencée il y a quelques années à peine, nous assure un domaine utile d’une étendue et d’une richesse presque illimitées, et donne à la race franco-canadienne un point d’appui inexpugnable, sur l’assise même du continent américain.