la colonisation les vastes et fertiles espaces qui se trouvent loin du fleuve et des communications actuelles.
Le Grand Tronc du Nord s’étendra des rives de la rivière Saguenay aux bords du lac Winnipeg, en suivant toujours la bande de territoire où la culture offre le plus de promesses au pionnier. Nous formerons en arrière des Laurentides un long et indissoluble chaînon de race canadienne-française. En poussant activement la colonisation sur la rive nord de l’Outaouais jusqu’au Témiscamingue, au lac Nipissingue et, plus loin, au lac Nepigon, partout enfin, le long de la ligne du Pacifique, où peuvent s’établir des noyaux de population, nous arriverons à donner la main à nos frères du Manitoba par une succession de villes et de villages échelonnés sur le parcours de cette ligne. « Il faut, s’écriait le curé Labelle, établir de nouveaux groupes dans notre province, aussi bien qu’au Nord-Ouest, si nous ne voulons pas être englobés plus tard dans le flot montant de l’émigration étrangère. Il faut aussi faire en sorte que le commerce du Nord-Ouest ne soit pas tenté de dédaigner la route du Saint-Laurent pour prendre celle des États-Unis. Si nous voulons garder la grande voie commerciale pour nous, si nous voulons que le trafic du Pacifique Canadien ne se détourne pas vers le sud, colonisons le nord, peuplons les vallées de la