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L’OUTAOUAIS SUPÉRIEUR

loisirs que lui laissait son ministère, ses jours et ses nuits, tout ce qu’il possédait, sa personne tout entière.

Tantôt sous le dôme des forêts, parmi les défricheurs qu’il aidait de ses propres mains, qu’il conseillait, qu’il enflammait de son ardeur patriotique, tantôt allant de paroisse en paroisse, de la capitale provinciale à la capitale fédérale, parcourant le pays en tous sens, battant toutes les routes et frappant à toutes les portes, le curé Labelle n’avait cessé d’être constamment en campagne, au nom de l’œuvre chère et sainte avant toutes, l’établissement de nos contrées encore vierges, mais assurées d’une maternité féconde, pourvu que l’homme y portât son travail, sa confiante activité et eût la patience d’attendre pour recueillir le fruit de ses sueurs.

Mais « l’apôtre du Nord » ne s’arrêtait pas, dans sa pensée et dans ses entreprises, à la génération actuelle. Il embrassait notre avenir et voulait ouvrir à notre race, dans l’immense territoire qui s’étend de l’est à l’ouest, depuis la baie d’Hudson jusqu’aux montagnes Rocheuses, un domaine qui lui appartînt en propre et qui fût comme le rempart, l’asile invulnérable de la nationalité franco-canadienne. Tout à coup il apparut de nouveau devant le public et le jeta dans l’étonnement par l’exposé d’une partie de son vaste projet, projet que nul ne pouvait même