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L’OUTAOUAIS SUPÉRIEUR

récente, de m’arrêter à un seul événement bien modeste, bien obscur en apparence, mais d’où datent, suivant moi, l’éclosion et l’accomplissement de vastes projets, événement qui a été le point de départ du mouvement imprimé à la colonisation, à la création des voies ferrées et au progrès inattendu de l’industrie dans la plus vaste et la plus importante partie de notre province.

Il y a près de douze ans, le 9 octobre 1877, un beau soleil d’automne se levait sur Montréal, dont la population française se préparait à célébrer l’inauguration d’un petit chemin de fer d’une utilité toute locale et d’une longueur seulement de trente milles, fait bien simple, devenu commun de nos jours, et qui, même alors, excitait encore plus la curiosité que l’enthousiasme. Montréal allait tout uniment offrir à quelques campagnes du Nord un débouché pour leurs produits et une voie de communication rapide pour leurs habitants. C’est là tout ce que l’on pensait et tout ce que l’on disait. Mais dans ce fait si simple, comme dans l’œuf de Christophe Colomb, il y avait tout un monde. Que nous avons marché depuis, et