Il y a déjà plusieurs années que la chasse à l’orignal a cessé d’être un métier rémunératif : nos sauvages eux-mêmes y ont presque entièrement renoncé. Il faut aller trop loin pour le rencontrer ; la peine emporte le profit. L’ouverture des chemins de fer du lac Saint-Jean et du lac Témiscamingue a dû les faire déguerpir de ces régions, où ils vivaient par troupes assez nombreuses, surtout dans les Jardins, immense terrain situé au nord de Québec, dévasté par l’incendie, abondant en jeunes pousses d’érable nain, et de bois barré ou bois d’orignal dont ils font leur nourriture de prédilection. Il en existe encore en assez grand nombre dans les montagnes du Labrador, mais les Montagnais seuls leur font la chasse. Vers les frontières du Maine, ils sont presque entièrement disparus. »[1]
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Toutefois, dans l’État de Maine, la loi protége l’élan. Une amende de 100 dollars, dont la moitié est remise à celui qui dénonce le contrevenant, est infligée à toute personne surprise tuant un élan en temps prohibé. On ne peut chasser cet animal qu’en octobre, novembre et décembre.
Cette loi a facilité le repeuplement des forêts dans le Maine, où, il y a une dizaine d’années, l’élan américain ne se trouvait plus qu’exceptionnellement.
Cependant, pour s’emparer de la peau et des andouillers de l’élan, plus d’un chasseur s’aventure à l’affût pendant la saison où la chasse est interdite. Lorsqu’il croit qu’il sera découvert, il s’entend au sujet de la déclaration de contravention avec un ami, qui touche la moitié de l’amende, la lui restitue et partage avec lui le butin, peau, cornes, viande, etc., dont la valeur peut être égale à celle de la somme que le coupable a dû payer. Le chasseur a ainsi éludé la loi, s’est procuré le plaisir d’une belle chasse et de précieuses dépouilles.
sur celui-ci, pour obéir avec célérité au moindre signal de donner un coup d’aviron soit d’un côté ou de l’autre. Le danger passé, un cri perçant à la manière des sauvages, capable d’exciter la joie et