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fort, au deuxième étage. Les Indiens y montaient un à un et y présentaient leurs pelleteries, lorsqu’ils avaient pu toutefois se rendre au poste sans être interceptés en route par les hommes de la Compagnie du Nord-Ouest.

D’une grande fenêtre du fort, d’où la vue embrasse la partie supérieure du lac, on voyait venir de loin les Indiens, et l’on se préparait à les recevoir. On envoyait au-devant d’eux des messagers spéciaux (runners) pour les gagner et les enlever aux agents de la compagnie rivale. Celle-ci avait aussi expédié ses messagers, qui, de leur côté, s’efforçaient de retenir à eux les Indiens ou de les détourner de suivre leurs concurrents. Ils se précipitaient à l’envi les uns des autres sur les pelleteries de l’Indien et se les disputaient sous ses yeux. Le ballot de peaux restait aux mains du plus fort ; celui-ci s’en emparait, le chargeait sur son dos et se rendait au poste, s’il était de ceux de la Compagnie de la baie d’Hudson, pendant que le sauvage marchait derrière lui en « monsieur » qui fait porter ses paquets.

On sait que l’établissement de la puissante Compagnie de la baie d’Hudson remonte à l’année 1670, la vingt-deuxième du règne de Charles II, d’Angleterre. L’acte qui la constituait débutait dans les termes suivants :