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baie d’Hudson revendiquait et qu’elle s’est efforcée de retenir jusqu’en 1867, l’arrivée des blancs et la concurrence établie enfin librement sur le vaste territoire qu’elle prétendait lui appartenir en propre, ont changé la face des choses, fait baisser le prix des provisions et obligé la Compagnie à payer plus cher aux Indiens leurs pelleteries, en même temps qu’à leur vendre la farine à meilleur marché[1], enfin à bien nourrir et à bien payer ceux d’entre eux qu’elle emploie.

Pendant l’existence de la Compagnie du Nord-Ouest, qui fut longtemps une terrible rivale pour celle de la baie d’Hudson, et qui avait aussi de nombreux postes échelonnés dans l’intérieur de l’Amérique britannique, au delà du 48e degré de latitude, il y eut souvent des rencontres sanglantes entre les hommes engagés au service des deux compagnies, et que l’éloignement des lieux, l’absence absolue de communications mettaient en dehors de l’atteinte de la justice. Les commis du poste de Témiscamingue ne sortaient pas pour commercer avec les Indiens, qu’ils avaient parfois de bonnes raisons de redouter. La traite se faisait par une espèce d’embrasure pratiquée dans le mur du vieux

  1. Jadis un sac de farine était vendu huit dollars par la Compagnie de la baie d’Hudson. Aujourd’hui elle ne le vend plus que cinq.