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le majestueux s’allient constamment au gracieux et au pittoresque. C’est ici surtout que l’on remarque le contour si parfait et si harmonieux de la baie de la Mission, et la succession indéfinie des autres baies, avec leurs pointes s’avançant dans le lac, leurs îlots détachés et leurs rivages de sable fin ou de granit étagé, contemporain des premiers âges du monde.

Le cimetière des Indiens est entouré d’une petite palissade, au delà de laquelle commence le cimetière protestant, c’est-à-dire, celui où sont enterrés les employés et les serviteurs de la Compagnie de la baie d’Hudson.

Au loin, on aperçoit la pointe à la Barbe, ainsi dénommée de la traditionnelle coutume des employés de la Compagnie d’y arrêter pour se faire la barbe, avant d’arriver au poste et de s’y présenter à monsieur le facteur. Et maintenant que nous y avons conduit le lecteur lui-même, nous allons pénétrer avec lui sous le toit de l’un des postes de cette célèbre et imposante compagnie, qui a été pendant si longtemps maîtresse absolue de toute la partie septentrionale de l’Amérique britannique, réputée inhabitable et inaccessible, mais rendue, depuis quelques années, si habitable et si accessible, que tous les yeux se tournent vers elle et qu’en elle se fondent les plus grandes et les plus légitimes espérances.