improvisé menuisier et couvreur à la fois, avait construit la petite chapelle de la Mission et avait trouvé le moyen d’enseigner ce dernier métier à un homme qui devait plus tard faire le toit du nouveau monastère des Oblats à la baie des Pères.
On ne saurait trop dire ce que ces obscurs et robustes frères convers ont fait de travaux importants, indispensables, mais souvent presque impossibles, dans l’édification de la prospérité grandissante des Oblats. Ainsi, longtemps, ils ont transporté des provisions sur leur dos depuis Mattawa jusqu’à la mission, et quand il a fallu avoir recours à des ouvriers spéciaux, à des artistes même, à des musiciens et à des peintres, c’est en eux que les Pères ont eu la bonne fortune de les trouver. Avec cela, leur vie en est une tout entière d’effacement, d’impersonnalité et de sacrifice. Ils ne sont rien par eux-mêmes ni pour eux-mêmes ; leur nom ne paraît jamais dans l’œuvre accomplie, et ils ne cherchent pas non plus à le faire paraître ; qu’au moins il soit fait mention d’eux dans ce livre où l’on raconte des commencements humbles, des œuvres courageuses et ignorées, et où l’on ouvre une petite porte dans l’histoire à des hommes qui mériteraient mieux que le souvenir inscrit par notre plume.