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sitôt en un foyer, puis en un centre de colonisation aussi vaste qu’inattendue. Personne n’eût osé croire que les successeurs des Pères Pian, Lebret et Mourier marcheraient bientôt à la tête d’une civilisation pour ainsi dire improvisée en pleine solitude, et deviendraient une puissante compagnie servant de ralliement, de guide et d’exemple à toute une population nouvelle, qui s’avance à pas de géant et s’établit dans l’ouest pour y former une forteresse inexpugnable de notre nationalité.


III


À cette époque commençaient en même temps les « chantiers » dans la région du Témiscamingue et les premiers bûcherons y pénétraient. L’année qui suivit l’installation des Pères, Mgr Guigues, évêque d’Ottawa, y fit une visite pastorale, et deux années plus tard, en 1866, arrivaient à la Mission deux révérendes Sœurs Grises pour aider les religieux dans leurs travaux, soigner les malades, recueillir les orphelins et donner des rudiments d’éducation aux jeunes sauvages.

Ces deux religieuses s’appelaient sœur Raizenne, la supérieure, et sœur Vincent. Les Pères avaient eu soin de construire, pour les recevoir, un hôpital à