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trouvé parfois grossièrement mélangé avec les éléments de cette roche. On doit donc supposer que ce phosphate est contemporain de la formation laurentienne.

« Il est fort intéressant d’étudier le mode de répartition des éléments de la roche : ils ne sont pas intimement mélangés, mais forment des masses indépendantes les unes des autres ; ainsi on trouvera des parties exclusivement composées de mica, d’autres de calcaire cristallisé, de quartz, de pyroxène, de feldspath, etc., l’élément dominant étant le pyroxène.

« Quant à l’origine métamorphique de ces terrains, elle me paraît probable : en effet, on remarque que le phosphate s’y trouve constamment à l’état cristallisé, mais ne jouit pas de la propriété d’être phosphorescent. Or, ce fait, qui paraît négligeable, a, au point de vue géologique, une importance qui me paraît capitale.

« Les gisements de phosphate canadiens peuvent être considérés comme des dépôts sédimentaires qui ont subi un métamorphisme assez avancé pour les faire cristalliser, ces dépôts ayant pu eux-mêmes provenir de la décomposition des filons plus anciens.

« Les analyses ont prouvé qu’on rencontre les mêmes éléments dans les produits d’origines différentes.

« La propriété phosphorescente des phosphates n’a d’ailleurs pas été étudiée suffisamment, jusqu’à présent ; et quoi qu’en pensent certains physiciens, je suis plutôt porté à y voir une réaction chimique modifiant l’état dans lequel se trouvent quelques corps peu étudiés qui entrent dans la composition intime de l’apatite. »

Pour terminer, ajoutons à ces quelques lignes concernant la formation géologique des phosphates canadiens ce que dit encore M. Obalski, dans un rapport présenté au gouvernement, en 1886, à la suite d’une inspection faite par lui dans les districts miniers de la province :